Fouteux foutus

« Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois. »

Albert Camus

Oui, je le dis sans complexe, je fus un vrai fouteux. Joueur puis entraîneur (à un niveau amateur) et aussi spectateur et téléspectateur, cette passion a occupé une grande partie de ma vie. A l’instar d’Albert Camus, j’y ai beaucoup appris. J’y ai rencontré des joueurs (partenaires ou adversaires) d’exceptions. Des joueurs bourrés de talents footballistiques mais surtout d’une incomparable humanité. De ces joueurs qui ont la victoire humble et la défaite honorable. Des joueurs qui donnent tout pour l’équipe, qui « ne lâchent rien « comme on dit aujourd’hui, qui vont au-delà d’eux même et qui par leur exemplarité aident leurs coéquipiers à se dépasser. Respectueux de l’adversaire et des arbitres, avec pourtant un fort esprit de compétitivité, ils n’oubliaient jamais que ce sport n’était qu’un jeu …

Alors, forcément et comme bien d’autres aujourd’hui, je suis un peu déçu (c’est un euphémisme) par le football. L’équipe de Nantes dont le football collectif, à l’époque de Coco Suaudeau, pouvait s’apparenter au jeu de Barcelone, se traîne désormais en ligue 2. Quant à la ligue 1, elle est dorénavant aux mains des Qataris et l’argent est devenu roi dans ce sport comme dans quelques autres d’ailleurs. Tout le monde critique un peu, les émissions de débat sur le sujet pullulent sur nos écrans, les politiques s’en mêlent parfois … mais rien ne change, bien au contraire, on a plutôt l’impression que la machine s’emballe.

Et dans l’arène de ce nouveau cirque apparaît un nouveau gladiateur, un géant venu de Suède et tout le monde, (dont je fais partie) se précipite encore et toujours pour admirer ses prouesses !