Football Féminin : Entre préjugés, sexisme et petits boulots (Partie 4)

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Quatrième et dernière partie de notre enquête sur le football féminin. Les demoiselles sont à l’honneur aujourd’hui avec cette journée de la femme. Découvrez la place du football féminin en dehors de l’Hexagone !

De l’autre côté de nos frontières

La France est une très bonne nation du football féminin, c’est certain. D’autres pays sont néanmoins bien plus développés concernant les dames, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, le Brésil, la Suède, le Canada, la Norvège, le Cameroun, et bien d’autres. Dans tous ces pays, le football est le sport favori des femmes. Les Françaises font exception. D’après une étude de la FIFA parue en 2012, nos dames ne placent le football qu’en dixième position des sports qu’elles préfèrent pratiquer, tout comme l’Italie (9e). Les Etats-Unis, le Brésil et l’Allemagne ont en commun des équipes nationales de très haut niveau, ce qui en fait des exemples potentiels pour le football féminin français.

Nos proches voisins allemands sont déjà doubles champions du Monde, considérés comme l’exemple européen de la discipline. C’est en Europe le pays qui compte le plus grand nombre de licenciées, avec près d’un million de joueuses et 27 000 clubs. Pour les connaisseurs, ce sont les clubs professionnels qui ont permis cette réussite. C’est un football moins porté sur les performances, et qui prend en charge les petites filles qui veulent faire du foot, même si elles n’ont aucun talent pour le ballon rond. L’Allemagne a su mener une politique de formation, et faire du football féminin un sport professionnel, populaire et médiatique. Les Allemands n’ont en effet pas de difficulté à s’identifier à leurs joueuses. C’est ainsi que pour le match d’ouverture de la Coupe du Monde en 2011, 75 000 personnes étaient présentes dans le stade. Sans compter les plus de 15 millions de téléspectateurs qui regardent chaque match. Le football féminin est tout simplement apprécié de tous en Allemagne, ce qui le rend si populaire, et performant.

De l’autre côté de l’Atlantique, le Brésil. Chez les Sud-Américaines, le football est très apprécié, mais reste bien moins médiatisé que les hommes. Il n’y a pas de ligue professionnelle, et donc pas de formation particulière, ni d’investissements faramineux. Là où les adolescents gagnent déjà près de 5 000 euros, les filles, elles, ne gagnent rien. Les joueuses ne peuvent en général vivre du football. Pire encore, elles n’ont pas l’appui de leur propre club. Par exemple, le président du club de Santos, Luiz Ribeiro a décidé, en janvier 2012, de fermer la section féminin de son club afin de pouvoir augmenter le salaire de la star du football masculin Neymar, qui s’élèvera désormais à 15 millions d’euros par an. Unique au Monde ! Face à cette absence d’enthousiasme à leur égard, les footballeuses brésiliennes, au lieu de retourner au foyer, viennent alimenter les clubs allemands, danois, américains… Un engrenage qui vide le Brésil de ses talents, et ne permet pas au public brésilien de se laisser charmer par leurs joueuses d’exception.
                                                 Les Américaines vainqueurs des JO 2012 – ©Nj.com

Plus au Nord, avec plus de 2,5 millions de licenciées, les Etats-Unis sont doubles champions du Monde. Le football n’y est pas réservé aux hommes. C’est le football américain qui est considéré comme viril. Que des femmes jouent au football ne pose donc aucun problème. Les sports nationaux (basket, base-ball, foot-américain) ayant occupé l’espace, le football a eu du mal à trouver sa place. Les Etats-Unis est un pays d’immigration, les émigrés abandonnent les sports de leur patrie d’origine pour adopter celui de leur nouveau pays. La pratique du football s’est développée aux Etats-Unis par les adolescents et les femmes. Marinette Pichon, l’une des premières joueuses françaises à être partie jouer aux Etats-Unis et les internationales Laura Georges et Camille Abily évoquent toutes les trois la culture différente, l’engouement, le respect pour le football féminin, et le plaisir de jouer devant des stades remplis. Les stades de foot féminins sont même parfois plus remplis que ceux des hommes. Sa popularité y est grande puisque plusieurs chaînes de télévision retransmettent la plupart des matchs. Les salaires des joueuses ne sont pas astronomiques comme les hommes, mais ils restent très satisfaisants, et permettent aux joueuses de vivre du football.

 Les plus beaux buts de la Coupe du Monde féminine

Le football n’a pas sexe. Il n’y a ni Fédération féminine de football, ni de Fédération masculine de football. Il y a une seule délégation de service public, celle du beau jeu et du plaisir de jouer. Seul l’argent et la médiatisation les différencient.
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